Le Carnaval de Venise fait partie des évènements culturels les plus attendus annuellement dans le monde. Il compte parmi ses plus grands symboles les masques vénitiens. Ces derniers ne se voient cependant pas seulement dans cet évènement. Cela fait également plusieurs siècles qu’ils aient un rôle à jouer dans les théâtres, les opéras et même dans le 7e art.
Énigmatique, dès le début de leur existence
Les masques vénitiens font penser souvent à la Sérénissime, la célèbre république vénitienne. Mais beaucoup ne connaissent pas l’histoire qui se trouve derrière. On peut tout de même avancer deux dates fondatrices pour cet accessoire très courant dans les théâtres et opéras italiens.
La première est 1268, année de la limitation légale de l’utilisation de ces masques aux seuls « mattaccini ». La seconde est 1436, année de la première apparition du statut des mascareri, c’est-à-dire des fabricants de masques faisant partie de la frange des peintres.
Le nombre d’ateliers de fabrication n’a cessé d’augmenter depuis, notamment pour répondre à des besoins de plus en plus accrus d’en utiliser dans l’art scénique. Il y en avait déjà une douzaine officiellement, mais à l’époque, il y avait déjà au moins le même nombre d’ateliers produisant des masques au noir.
Des contraintes sociales qui se dénouent jusqu’aux théâtres
Le carnaval a eu également un important rôle à jouer dans le gain en popularité des masques vénitiens. C’ était en effet une occasion pour les participants de passer à travers les règles sans craindre de représailles. En effet, à chacune de ses éditions, tout le monde est masqué et les frontières sociales sont supprimées. Les masques ont notamment permis à chacun d’être ce qu’il ne l’est pas le temps du carnaval.
Et cette analogie a donné des idées aux acteurs des arts scéniques de l’époque. En effet, jouer un personnage dans un théâtre ou à l’opéra, c’est également se mettre totalement dans la peau de celui-ci pendant le temps de la représentation. Toutefois, ce n’est seulement pas les acteurs qui jouaient sur scène qui voyaient l’intérêt de porter un masque vénitien. Les femmes qui faisaient partie des spectateurs avaient l’obligation d’en porter, pour éviter qu’un malheur leur arrive après découverte de leur identité.
Des arts de la scène comme contributeurs à la popularisation
Plusieurs types de masques vénitiens sont même étroitement liés à la comédie dell arte et au théâtre des marionettes. On peut même dire qu’ils ont tiré leur popularité de ces derniers. C’est le cas notamment des :
- Arlequins
- Colombines
- Balanzone
- Brighella
- Polichinelles
Et jusqu’à l’heure où nous écrivons cet article, il s’agit des masques vénitiens les plus portés dans les arts de scène. On les trouve même dans de nombreuses œuvres hollywoodiennes comportant des scènes d’opéra. Les studios qui en sont à l’origine en commandent, la plupart du temps, à un atelier vénitien pour s’assurer de l’authenticité de ces scènes. Ils ont ainsi pris conscience des dimensions artistiques de ces accessoires, comme de nombreux réalisateurs de pièces théâtre et d’opéra avant eux.